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3 rue Cortambert

18 avril 2017

Rome

 

S'il ne fallait retenir qu'un instant, ce serait le soir, grincement des grilles que l'on ferme au cimetière protestant. Sur la tombe de Keats "Here lies one whose name was writ in water"

Le Tibre scintille, Shelley et Keats glissent dans l'eau froide d'avril.

Colline de l'Aventin.

Le bedeau interrompt notre prière pour fermer les portes de Sainte Sabine alors qu'un reste de soleil dessine des anges sur les pavés de la nef.

Dans un jardin de pins parasols et d'orangers, au sommet de la colline, je regarde les lumières de la ville s'allumer comme à Cinecitta. J'attends Marcello pour une "Dolce vita"

"Tchao Marcello!"

Dans un petit restaurant, un romain, devant un verre d'un vin rouge de Sicile, me parle de Cristina Campo qui vivait sur l'Aventin.

Il est des villes qui sont d'abord des rêves et des images, qui le seront toujours.

Résultat de recherche d'images pour "mastroianni la dolce vita"

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13 avril 2017

Rome

Penser à accentuer l'avant dernière syllabe. Se demander pourquoi les pins parasols donnent à ce point l'impression que le temps est suspendu. Se promener de l'ombre profonde à la lumière radicale. Prendre un cappuchino à la terrasse et se faire une moustache de mousse de lait. Regarder les bouquets de carCIOfi devant les restos du ghetto juif. Entendre les martinets siffler. Ecouter cet oiseau qui chante, le matin, toujours les mêmes notes d'un air qu'on fredonne distraitement la journée entière. Remarquer la couleur verte de l'eau du tibre. Sourire au vendeur de sac qui te dit que "la mama, c'est le trésor de ta vie". Sentir l'encens des églises et la fleur d'oranger dans le cloître de l'academie de musique. Boire un spritz, quand la place Navone se vide des touristes. Se perdre dans le regard de la vierge d'Andrea Del Sarto, lui demander si elle a une réponse à nos pourquoi. Rire de la suffisance de Victor Emmanuel alors qu'à ses pieds murmurent plus de 2000 ans d'histoire. Chanter les refrains de Paolo Conte. Elire le père du mois de Décembre dans le calendrier des plus beaux prêtres. Mettre les pieds dans une fontaine dans les jardins de la villa Borghèse. S'arroser en riant. Réviser, "Octave est bien devenu l'empereur Auguste?"Prendre son livre et l'oublier sur un banc. Se donner des airs avec des lunettes de soleil, des talons, du rouge à lèvres. Se dire qu'on vivrait bien ici.....

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9 mars 2017

 

 

 

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28 février 2017

J’ai remonté le panier de lego, le lit à

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J’ai remonté le panier de lego, le lit à barreaux, les feutres et le jeu de l’oie, j’ai remisé au grenier la chaise haute, ramassé dans la baignoire la sirène et le canard en plastique jaune, mis dans un sachet l’imperméable, le pyjama et les chaussettes oubliés. Je peux m’assoir, respirer l’odeur de bébé qu’a gardé mon pull et écouter les concertos italiens de Bach en savourant cette espèce de mélancolie qui suit un départ quand tu es celui qui reste.

Et maintenant, voici le printemps qui s’annonce, il faut que nous changions nos vies si elles nous enlisent ou si elles nous endorment. Le monde est tellement vaste.

Tous les jours, changeons quelque chose qui ne nous convient plus, soyons féroces jetons les vieilles lettres et les sentiments usés et regardons droit devant nous sans peurs et sans mensonges

23 février 2017

Il y a, écrit au posca blanc, sur la glace, mon

Il y a, écrit au posca blanc, sur la glace, mon haïku d’hiver,

« Faisant de la quiétude

  Ma seule compagne

  Solitude hivernale »

Jamais haïku ne fut moins approprié. Ni quiétude, ni solitude.

Il y a une pie et des tourterelles posées dans le noyer qui se disputent une branche.

Il y a la tasse de thé qui me brule les doigts et le cygne de Saint Saëns.

Il y a la nuit où nous avons dansé, où je n’ai pas cessé de me demander comment on pouvait donner cette impression de danser alors qu’on ne danse pas.

Il y a ce désir d’être abandonnée, comme Louise, dans une station de bord de mer, de me construire une cabane sur la plage, de déjeuner face à la mer, rêver au passé et pratiquer la pêche à pieds.

Il y a cet hiver givré de brouillard, la campagne argentée et puis cet air tranchant qui fige, ce soleil brutal et doux, l’herbe qui crisse sous mes pas quand je vais ouvrir le poulailler.

Il y a la nuit, la longue nuit avec ses constellations aussi nettes qu’en plein été. Orion, ma préférée, la plus belle des constellations du ciel d’hiver, elle culmine presque au méridien sud vers minuit. Puis, l’une des plus petites et des plus pâles de toutes, entre le lion et les gémeaux, la constellation du cancer.

C’est si beau……

Il y a ma vanité aux yeux clairs, cette petite sœur endormeuse qui s’étonne de la clarté des matins quand elle n’a pas sonné le réveil

Il y a mon signe du cancer ascendant capricorne qui déciderait de qui je suis. C’est Isis qui a fait nos thèmes astraux. Pas le droit de protester mais comment croire en un signe qui porte le nom d’une maladie mortelle même si c’est une belle constellation et un animal attachant.

Il y a des visages flous, menaçants, les frénétiques, les méchants, les mesquins, les incultes, les vulgaires, cette farandole du chaos autour de nous avec une sensation de fin du monde

Il y a des voix familières qu’on garde sur le répondeur, d’autres, à qui l’hiver va si bien, qu’on écoute, le soir.

« Je marche dans une avalanche

Elle a recouvert mon âme

Quand je ne serai plus ce bossu

Je dormirai sous une colline d’or

Alors, toi qui veux vaincre la douleur

Tu dois apprendre à me servir »

Il y a cette belle journée froide et claire à marcher, comme Louise encore, sur le bord des falaises du bois de Cise, à faire le bilan d’une année plus triste qu’à l’ordinaire et à se dire, néanmoins, que le vert céladon de la mer a la couleur de l’espérance.

 

 

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23 février 2017

On ne devrait fractionner le temps et ne fêter

On ne devrait fractionner le temps et ne fêter les anniversaires que du bonheur puisque le bonheur n’est su que perdu. Le reste, oh, le reste, la douleur, l’inquiétude, la culpabilité d’être soi, c’est tous les jours qu’il faut composer avec, non qu’elles submergent à tous les coups mais elles restent tapies, elles entament, elles grignotent.

La vie, la vrai, on ne la vit qu’à 20 ou 30 ans, après on la perd peu à peu, l’espace se rétrécit, « pas les moyens, pas le temps, pas la force, pas le courage, pas l’envie d’y aller ». J’ai déjà l’impression d’avoir un tout petit filet de vie. Je suis souvent triste, comme ça, sans raisons particulières, parce que je renverse mon thé, parce que j’ai une sale tête ce matin, parce que j’ai toujours mal aux genoux mais surtout parce que je n’y crois plus. A quoi ? Le pire, c’est que je ne sais même pas, à la possibilité, juste à la possibilité.

9 janvier 2017

Année nouvelle

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5 décembre 2016

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4 décembre 2016

Horizon

Assise dans l’herbe, j’ai devant les yeux un paysage parfait non tant par sa beauté_ d’ailleurs, qu’est-ce la beauté d’un paysage ? _mais parce qu’il reflète un ordre immuable, deux forces en opposition, la force du désordre, du chaos et la force de l’équilibre, de l’harmonie.

Le chaos, c’est un chaos minéral de roches et galets de toutes densités, de toutes couleurs, déchiquetés, plats, en équilibre, formes monstrueuses, gueules ouvertes, dent acérées, menaçantes comme jetées en fin de monde par une irruption. Seule la mer bleue, plate, qui monte lentement en adoucit les reliefs et la brutalité au fur et à mesure. Au loin, la ligne d’horizon s’étire, ligne parfaite, épure de la ligne, ligne première. De temps en temps, une voile élégante flâne. Petite mer, petit temps. 

Je me suis toujours demandé si chacun perçoit qu’il existe pour lui même un paysage « juste », un paysage en lequel son âme se reconnaît, un paysage qui soit en quelque sorte à sa propre mesure, comme si elle appartenait intimement à ce lieu et moment précis qu’elle aspirerait à retrouver pour y perdre un peu des pelures de son ego.

Nous cherchons tous un endroit où se fondre, qui serait une représentation symbolique de notre architecture intérieure. Je crois qu’il faut trouver cet endroit pour être vraiment en paix, pour se dire : « Je me sens chez moi ! »

4 décembre 2016

2 décembre

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